La Coordonnatrice des indignés invite les femmes à s’impliquer dans l’activisme pour accélérer le changement de mentalité (Café citoyen au Musée National, 4 février 2021)
ALLOCUTION COORDONNATRICE DES INDIGNÉS AU CAFÉ CITOYEN
Chers activistes
C’est un honneur pour le Mouvement des indignés de la Situation Sécuritaire en RDC et pour moi même en tant que femme activiste de prendre la parole devant vous dans ce café citoyen qui nous pousse à l’introspection, au partage d’expérience et à l’analyse des perspectives pour l’avenir de la lutte pro démocratie et la défense des droits humains en République Démocratique du Congo.
Avant de partager avec l’auditoire la petite expérience vécue en tant que Coordonnatrice des indignés, un mouvement encore jeune, et en tant qu’activiste femme sur terrain, il est de mon devoir de rendre hommage à tous les activistes qui ont enduré des années de lutte et mes pensées vont tout droit à ceux-là qui ont versé de leur sang pour la venue de la démocratie et l’émergence des libertés dans notre pays. Je cite Thérèse Kapangala, Rossy Mukendi, Obed Kasereka et autres. Paix à leurs âmes !
Chers activistes
Le terrain où nous nous déployons n’est pas facile à maîtriser. Etre prêt à affronter les gaz lacrymogènes, les arrestations arbitraires, les détentions illégales et autres brutalités exigent d’être doté d’un état d’esprit très actif. Surtout pour nous les femmes, victimes de discrimination, il n’a toujours jamais été facile de s’intégrer dans une lutte considérée à priori comme secteur masculin.
Voilà pourquoi nous disons plus rien comme avant!
Au départ, je n’avais pas l’idée de faire l’activisme, ce n’est qu’après des descentes auprès des camps des déplacés au Kivu dans le cadre de mon travail que j’ai mesuré l’impact de la souffrance vécue par notre population. Arrivé à Kinshasa, je vais heureusement rencontrer des proches qui vont m’orienter dans la lutte contre les antivaleurs. Surtout qu’en ce moment, l’insécurité s’intensifie s’il faut parler de Kamuina Nsapu au Kasai, à Yumbi et à Beni, Fizi, itombwe, Ituri, des massacres au quotidien.
L’expérience nous a appris que dans la lutte, les activistes doivent s’unir et surtout se mettre ensemble pour mieux orienter la presssion et le lobbying si nous voulons atteindre l’objectif. Il est souvent constaté que certains activistes ne visent pas nécessairement les causes communes, des intérêts personnels desorientent les actions et crée des divisions qui fragilisent le secteur. D’où nécessité de parfois prioriser les causes à défendre pour éviter la dispersion qui profite au camp adverse.
En conclusion, les femmes sont à sensibiliser pour rejoindre notre camp car il est constaté que très peu de femmes comprennent la noblesse de cette lutte. Pourtant, c’est cette femme qui est le socle de toute une nation et elle est aussi la victime la plus exposée, la plus massacrée, la plus violée… d’où un projet de sensibilisation des femmes à l’activisme est développée au sein du Mouvement des indignés.
Voilà pourquoi nous disons plus rien comme avant !
Nicole KAVIRA KINYOMA