Les indignés reconfirment son exigence du départ Monusco devant son délégué (Conférence de Fatima, 24 avril 2021)
CONFERENCE DE FATIMA SUR LA MONUSCO FACE AUX CONTESTATIONS DES POPULATIONS DE L’EST DE LA RDC
PAR NICOLE KAVIRA KINYOMA, COORDONNATEUR DU MOUVEMENT DES INDIGNÉS /RDC (Samedi 24 avril)
Chers organisateurs,
Distingués invités,
À vos titres et qualités respectifs,
C’est pour nous un honneur et une participation en tant que Mouvement des Indignés à cette grande conférence où il nous est demandé de brosser quelques motivations qui poussent la population congolaise, particulièrement de l’Est à exiger le départ immédiat de la Monusco. Avant de rappeler l’historique de création de cette brigade d’intervention de la Monusco, permettez que je puisse remercier les organisateurs de ces échanges, plus particulièrement le DG de Magazine Renaissance Africaine, les intervenants ainsi que les participants à cette conférence débat.
CREATION FIB/ MONUSCO
Pour illustrer les motivations de la jeunesse vis-à-vis du départ de la MONUSCO, il sied de revenir dans l’historique qui a mis en place la brigade d’intervention rapide en remplacement de la mission d’observation.
De ce fait, il est bien bon de souligner que cette force avait été proposée à la suite des flambées récurrentes de violence, comme l’a montré l’importante crise qui a éclaté au Nord-Kivu en avril 2012 et, qui demeurent un obstacle à la paix en RDC et menacent la stabilité et le développement de toute la région des Grands Lacs. Afin de s’atteler aux causes profondes du conflit et de garantir le maintien d’une paix durable dans le pays et dans l’ensemble de la région, l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et dans la région a été signé par les représentants de 11 pays de la région, les Présidents de l’Union africaine, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, la Communauté de développement de l’Afrique australe et le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, le 24 février 2013 à Addis-Abeba, en Éthiopie.
Le 28 mars 2013, en soutien de cet accord, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2098 (2013), par laquelle il proroge jusqu’au 31 mars 2014 le mandat de la Monusco, créeant une « brigade d’intervention » pour renforcer les opérations de maintien de la paix. Agissant sur la base des recommandations contenues dans le rapport spécial du 27 février, le Conseil a décidé que ladite brigade serait mise en place pour une période initiale d’un an et dans les limites de l’effectif maximum autorisé de 19 815 hommes. Elle comprendra trois bataillons d’infanterie, une compagnie d’artillerie, une force spéciale et une compagnie de reconnaissance, aura son quartier général à Goma et sera placée sous le commandement direct du commandant de la force de la MONUSCO, avec comme responsabilité de neutraliser les groupes armés et pour objectif de contribuer à réduire la menace que représentent les groupes armés pour l’autorité de l’État et la sécurité des civils dans l’est de notre pays et de préparer le terrain pour les activités de stabilisation. Toujours dans ses missions, il a également été décidé que la brigade d’intervention aurait une stratégie de retrait clairement définie et que le Conseil envisagerait d’étendre son mandat à plus d’un an en fonction des résultats obtenus par la brigade et des progrès que la République démocratique du Congo aura accomplis au niveau de la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix et la sécurité dans la région.
Ainsi, la résolution condamnait fermement le Mouvement du 23 mars (M23), les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) « et les autres groupes armés ainsi que les violences et les atteintes aux droits de l’homme ». Elle charge la nouvelle brigade de mener, unilatéralement ou conjointement avec les forces armées congolaises, des offensives « robustes, en faisant preuve d’une grande mobilité et adaptabilité » dans l’optique de perturber les activités de ces groupes. Dans la même résolution, le Conseil de sécurité a noté que les reconfigurations futures de la MONUSCO et de son mandat seront fonction de l’évolution de la situation sur le terrain et des progrès vers la réalisation des objectifs fixés conformément aux trois priorités énoncées dans le concept stratégique, à savoir la protection des civils, la stabilisation et l’appui à la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la République démocratique du Congo et la région.
DE L’INACTION DE LA MONUSCO
En se basant aux paragraphes précédents, on peut déduire sans beaucoup de gymnastiques, que le maintien de la MONUSCO repose sur les bonnes intentions que des actions vu que le nombre de morts ne cesse d’augmenter en dépit de cette belle rhétorique que je viens de vous présenter dans l’historique de cette dernière. Suite à la faiblesse des FARDC que le gouvernement avait fait recours à cette mission, donc la FIB MONUSCO pour qu’il redonne espoir. Et, au regard des recommandations, il est plus décevant de voir une grande intensité des massacres sur terrain alors que la MONUSCO a le plein droit d’agir unilatéralement. Je prends l’exemple d’une famille attaquée par un gros serpent et qui appelle au secours. Curieusement, le voisin arrive bien muni des matériels capables d’anéantir la cible mais préfère observer calmement, voir même filmer la scène et attendre que le boa finisse par anéantir sa proie pour qu’il s’occupe maintenant des obsèques.
Lorsque le Mouvement des indignés a mené sa première manifestation de contestation contre la MONUSCO en date du 16 septembre 2019, c’était avec l’intention de réveiller la conscience nationale, qui du reste est presqu’atteint quoiqu’il y a encore de la timidité dans la partie ouest du pays. Les mouvements citoyens sont exaspérés par des massacres presque tous les jours alors que la MONUSCO est présente au Congo depuis plus de 20 ans. Elle n’arrive pas à neutraliser les commanditaires des massacres et n’intervient pas pour secourir la population pendant les massacres. Certains accusent même la MONUSCO de complicité avec les auteurs des tueries. Il n’ya qu’à observer sur la carte des positions MONUSCO et leurs contingents dans le territoire de Beni pour comprendre que les villages attaqués sont juste à proximité. .
Comment expliquer ce bilan de 6.000 morts rien qu’à Beni depuis 2013, selon le rapport de la Cenco. Meme récemment, depumis décembre 2020, les estimations de la Société civile de Beni tournent autour de 300 morts. Depuis l’arrivée de Tshisekedi à la présidence, c’est 4.100 morts, les estimations combinées de Beni, Ituri et les autres territoires de l’est. A Beni, les attaques sont commises en secteur Ruwenzori principalement, et ce, depuis septembre 2020. Kilya, Bulongo, Halungupa, Nzenga, Loselose.
Du côté des groupes armées, on en compte aujourd’hui près de 400 dans le pays et 122 rien qu’au Nord Kivu, d’après Kivu Security. Lorsqu’on nous informe qu’il y avait à peine 5 mouvements rebelles à l’arrivée de la Monusco dans le pays, il y a de quoi tiré une conclusion défaitiste de la part de cette organisation.
Il est certes que la MONUSCO ne va pas partir suite à la pression de la Jeunesse de l’Est du fait que celle-ci a une vision contraire des choses que nos autorités de constater l’échec de la MONUSCO de sa mission principale telle que définie. Nous les invitons à autoriser le départ de la Monusco et à envisager d’autres stratégies de faire venir d’autres forces plus aguerris (Genre Artémis en Ituri), tout en procédant à la purge au sein des FARDC pour rendre notre armée plus compétitive et plus aguerris, bien sûr suivi des moyens financiers conséquents capable de motiver les effectifs militaires patriotes.
Je vous remercie.