LES INDIGNÉS RDC ASBL

Conférence populaire sur l’état de siège: Non aux prorogations aveugles. Voici la déclaration des indignés pour des nouvelles pistes.

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Déclaration des Mouvements Citoyens au sujet de l’Etat de siège dans les provinces du NORD-KIVU et de l’ITURI

En passant en revue la situation sécuritaire dans la partie Est de la République Démocratique
du Congo, il y a lieu de s’interroger par rapport à l’importance de l’Etat de siège, d’autant plus qu’il est loin de satisfaire non seulement les bénéficiaires, mais également, quelques géniteurs conscients de l’inefficacité des exécutants ce dernier sur terrain.

Partant de la réalité générale des atrocités qui sévissent à l’Est depuis plus de deux décennies, on peut déduire qu’il y a incompréhension du vrai problème, ce qui fait que l’espoir que donnait l’Etat de siège ne sera jamais atteint sans qu’il y ait examen des préalables (infiltration au sein des services de sécurité, affairisme, relèvement de troupes et étude du vraie mission de la MONUSCO) dont les Mouvement citoyens n’ont cessé de décrier dans chacune de leur sortie médiatique ou action de dénonciation et revendication.

Au regard de ce qui précède, il n’est pas du tout étonnant de vivre des hostilités aussi pire que
celles d’avant la promulgation de l’Etat de siège, d’autant plus qu’on n’a jamais tenu compte
des alertes de victimes, rescapés et de la société civile qui disent des choses sans complaisance car, ils en ont déjà assez et, qu’ils ne peuvent pas chercher à plaire à une quelconque autorité comme ceux-là qui trompent la hiérarchie avec des bilans non réel sous peine de n’être mis en écart de leur système de magouilleurs.

A ce propos, il est autant normal que l’on puisse passer de prorogation à prorogation puisque
les bonnes informations échappent au contrôle des décideurs, qui se fient aux services de
sécurité, tout en faisant malheureusement la sourde oreille aux cris de détresse de cette population meurtrie et, qui ne sait plus à quel saint se vouer pour qu’un jour la paix revienne dans leur quotidien.

A. Bilan de l’Etat de siège

En comptant les personnes tuées avant la promulgation de l’Etat de siège en mai 2021, la
province du Nord-Kivu et de l’Ituri avait déjà enregistré près de 600 personnes tuées et
massacrées du côté de la population civile juste pour l’année 2021. Et donc, il est tellement inconcevable qu’après six mois sous l’Etat de siège, l’intensité de tuerie et massacre ne cesse de s’accroitre du jour au jour sans que les autorités militaires voire même de la MONUSCO ne fassent diligence, chose, qui fait qu’ils sont toujours défiés en pleine journée par les présumés rebelles, en leur coupant ainsi des convois bien sécurisés dont celui du 1er septembre au niveau de KOMANDA-LUNA compte un affreux bilan de 16 véhicules incendiés et 4 civils tués, qui du reste ne seront même indemnisés au regard de la passivité que fait preuve ceux qui sont censés protéger la vie humaine et son patrimoine à l’instar de notre armée et gouvernement.
Tout en ne faisant pas une mise en commun entre la période d’avant et d’après l’Etat de siège pour l’année 2021, il sied de noter que nous sommes déjà à plus 1564 personnes tuées du côté civil, sans y comptabiliser des personnes portées disparues et celles qui sont prétendues être kidnappées.
A ce lourd bilan, il faut y ajouter des innombrables biens meubles et immeubles déjà détruits, incendiés voire même emportés par des rebelles, qui continuent tout même à faire des incursions dans des zones lointaines de BENI et ITURI à l’instar de ceux qui ont envahi récemment à la ville de BUKAVU, le territoire de RUTSHURU et la cité de KIWANZA. Ces situations pintent la misère que vivent les populations de l’Est à cause des richesses qui sont convoitées par des pays voisions dont le RWANDA, l’OUGANDA et le BURUNDI ainsi que des multinationales.
Loin de ce bilan comptable, il convient de signaler que ces rebelles sont en train maintenant de prendre extension vers la ville commerciale de BUTEMBO, qui est située à 54Km de BENI où l’on enregistre de plus en plus des cas de tuerie dans les périphéries de cette dernier notamment à ISALE, KANYIHUNGA, KYONDO et tant d’autres endroits.

B. Recommandations

Les recommandations des Mouvements citoyens demeurent presque les mêmes vu qu’aucune
d’entre elles n’a jamais été appliquée par ceux qui ont l’exécutif de leurs attributions. De ce
fait, nous réitérons nos vœux de voir sur terrain du changement tout en demandant et exigeant :
a. Au commandant suprême des FARDC de :

  1. Requalifier l’Etat de siège en optant pour un Etat d’urgence renforcé et limité aux seules zones insécurisées ;
  2. Procéder à la purge au sein de l’armée et des services de sécurité où pullulent tous les magouilleurs (affairistes, infiltrés, trafiquants, détourneurs et autres officiers sous sanctions nationales et internationales) et, qui ne facilitent pas pour ce fait la pacification de la partie Est de la République Démocratique du Congo ;
  3. Passer à la relève des militaires originaire tout en y affectant des non-originaires, ce qui renouvèlera intégralement la chaîne de commandement dans les opérations aux fronts.

b. Au gouvernement de/d’:

  1. Identifier et rapatrier des Bwanyabwisha, communauté inconnue et alliées des ADF comme il avait été déclaré dans le conseil des ministres ;
  2. Ouvrir urgemment des procès pénaux contre des officiers trafiquants d’armes, détourneurs de fonds des opérations militaire, complice des effectifs fictifs parmi des militaires aux fronts et des collaborateurs des ADF, qui sont déjà arrêtés et détenus dans des cachots depuis plusieurs mois.

c. Au parlement (Assemblée Nationale et Sénat) de :

  1. Ne plus voter aveuglement la prorogation de l’Etat de siège sans qu’il y ait au préalable une évaluation par rapport à la situation du terrain, qui est maintenant plus préoccupante qu’avant ;
  2. Proposer des plans d’action dans l’urgence, qui sont au départ analysés et budgétisés afin de parvenir à des résultats tant attendus par les populations nord-kivutiennes et ituriennes ;
  3. Passer assez souvent au contrôle et suivi des décisions prises au champ de bataille pour espérer à un retour probant de la paix ;
  4. Discuter sur une proposition loi autorisant la légitime défense à une population, qui fait face une menace criminelle.

d. A la population congolaise de :

  1. S’approprier les mécanismes de la sécurisation populaire particulièrement celle qui vive dans les zones rurales et insécurisées.

e. A la communauté internationale de :

  1. Statuer sur le retrait de la MONUSCO de manière urgente, tout en envisageant de faire intervenir une force multinationale du genre Artemis pour pallier à l’incompétence de cette première, qui peine à satisfaire à sa mission principale de maintien de la paix.

Pour les Mouvements citoyens

Nicole KAVIRA KINYOMA

Coordonnatrice Nationale du Mouvement des indignés de la situation sécuritaire en RDC

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